Vivre avec quelqu’un de bordélique: solutions concrètes
Quand on est naturellement ordonné, vivre avec une personne bordélique peut rapidement devenir une source de stress. Mais est-ce que le désordre est vraiment un défaut? Ou est-ce simplement une différence de fonctionnement à comprendre et apprivoiser?
Certaines personnes revendiquent leur « chaos créatif ». Elles affirment qu’elles s’y retrouvent, qu’elles s’y sentent libres, moins stressées. D’autres, au contraire, ont besoin d’un environnement structuré pour se sentir bien et serein.
Dans ce blogue, j’aborde ce thème avec nuance et bienveillance, parce que vivre ensemble — en couple, en colocation ou en famille —, c’est aussi faire des compromis. Que vous soyez «l’ordonné(e)» de la maison ou la personne plus spontanée côté rangement, il y a place à l’harmonie.

Être bordélique, est-ce vraiment si grave?
On entend souvent :
« Je suis plus créatif dans mon désordre. »
« Je fonctionne comme ça, et ça ne m’empêche pas d’être efficace. »
Et ce n’est pas faux. Certaines études montrent que des environnements légèrement désordonnés peuvent stimuler la pensée créative et favoriser des idées nouvelles. Pour plusieurs, un espace trop parfait peut même paraître étouffant ou peu accueillant.
Il est donc important de faire la distinction entre un désordre tolérable et un véritable encombrement qui nuit à la qualité de vie. Un peu de fouillis sur un bureau, une pile de linge sur une chaise… c’est normal, c’est humain. Mais lorsqu’on accumule au point de ne plus pouvoir circuler librement ou de perdre constamment des objets essentiels, on franchit une autre frontière. Dans des cas extrêmes, on parle même de syndrome de Diogène, un trouble de l’accumulation nécessitant un accompagnement professionnel.
Mais dans la majorité des cas, le « bordel » quotidien est plutôt une façon différente de vivre, pas un manque de respect. Et c’est là que la communication devient essentielle.
Ce que l’ordre peut apporter au quotidien
Même si le désordre peut parfois sembler inoffensif, plusieurs études confirment aussi les bienfaits d’un environnement organisé:
- Amélioration de la concentration: moins de stimuli visuels = plus de clarté mentale.
- Réduction du stress: savoir où sont les choses diminue la charge cognitive.
- Meilleur sommeil: une chambre dégagée aide à créer un sentiment d’apaisement.
- Gain de temps: fini les recherches interminables pour retrouver ses clés ou son portefeuille.
Il ne s’agit pas de viser la perfection, mais plutôt de créer un environnement fonctionnel, qui soutient le bien-être de chacun·e.
👉 Pour aller plus loin, je vous invite à lire cet article sur le lien entre désorganisation et santé mentale. Il explique en profondeur pourquoi l’environnement dans lequel on vit peut avoir un impact direct sur notre humeur, notre motivation et notre qualité de vie.
Pourquoi ça devient un problème à deux
Lorsque l’on vit seul(e), on peut choisir son propre seuil de tolérance au désordre. Mais en couple, en famille ou en colocation, notre façon de vivre affecte aussi les autres.
Pour la personne organisée, le désordre peut rapidement se traduire en surcharge mentale. Ranger pour deux, gérer le chaos des autres, répéter constamment les mêmes consignes… c’est épuisant. Et ce n’est pas juste une question d’esthétique: c’est une question de confort, de respect de l’espace partagé et de sentiment de sécurité.
Mais attention: cela ne veut pas dire que l’ordre doit automatiquement primer. Il s’agit plutôt de reconnaître que les besoins de chacun méritent d’être considérés. Une solution efficace prend naissance dans l’écoute et la discussion.

Trucs pour mieux vivre ensemble malgré les différences
Voici quelques pistes concrètes pour concilier les besoins d’une personne ordonnée et d’une personne bordélique:
- Définir des zones partagées et personnelles: chacun peut avoir un espace « libre » où il ou elle gère l’ordre à sa façon (ex. un bureau, une chambre, un atelier). Les zones communes (salon, cuisine, entrée) peuvent quant à elles être tenues plus rangées pour préserver le confort collectif.
- Établir des règles douces: par exemple, chaque soir, on fait 10 minutes de rangement express ensemble. Ou on désigne un jour de ménage hebdomadaire.
- Utiliser des bacs ou paniers: pour les gens qui détestent ranger dans des tiroirs, ces contenants visuels sont une solution simple pour regrouper les objets sans que tout traîne.
- Communiquer sans reproche: évitez les phrases accusatrices comme « Tu ne ranges jamais rien » et privilégiez les formulations comme « J’ai besoin de plus d’ordre dans cette pièce pour me sentir bien ».
Ces petits gestes, appliqués avec constance, peuvent faire une réelle différence.
Personne ne devrait être forcé de changer sa nature profonde. Si votre partenaire est naturellement bordélique, il ou elle ne deviendra probablement jamais minimaliste.
Mais dans une dynamique saine, on peut inspirer l’autre, doucement. Par l’exemple, par l’écoute, et en trouvant des solutions ensemble. On peut proposer une nouvelle façon de ranger qui fonctionne pour tous les deux, ou choisir une pièce à remettre en ordre ensemble.
Et parfois, faire appel à des services professionnels peut vraiment aider. En tant qu’experte en organisation, je le vois chaque jour: une aide neutre permet de débloquer certaines tensions, de trouver des astuces personnalisées, et de rétablir l’harmonie dans la maison — et parfois même dans le couple.
Un quotidien plus serein, à deux
Vivre avec quelqu’un de bordélique n’est pas une fatalité. Avec un peu de tolérance, de communication et d’adaptation, il est tout à fait possible de cohabiter de manière sereine — même si vos besoins en matière d’organisation sont très différents.
L’important, ce n’est pas d’atteindre un idéal Pinterest, mais de créer un cocon qui vous ressemble… à deux.
Et si vous sentez que le désordre pèse trop lourd sur votre quotidien, n’hésitez pas à demander un coup de pouce. Je suis là pour vous accompagner, sans jugement, avec des solutions concrètes et adaptées à votre réalité.

